Ce livre photographique propose un déplacement des habitudes de regard sur la perception première de l’eau comme empreinte d’une forme, d’un élément, d’un milieu et d’un environnement, conduisant le regardeur à observer autrement cette enveloppe vitale, comme une peau élargie. 

L’eau a une richesse d’expression, elle est revendiquée comme une forme d’exploration perceptive, n’étant plus seulement désignée comme un espace environnemental faisant corps avec la vie, mais intégralement comme un sujet plastique.

Les images présentées engagent la défense d’un milieu protégé, elles amènent à voir par une exploration de terrain dans les rivières et océans de France, la beauté d’une forme si simple où se rencontrent deux milieux duels, formant la surface.

Ici, il est question de casser cette récurrence photographique de l’eau, par des phénomènes de flou, d’iridescence, où sa forme physique est désidentifiée par une perte de repère visuel pour former alors par l’instantanéité du moment, une photographie texturée dite picturale. Photographier la complexité de l’eau – ses phénomènes – détourne le sujet figuratif au profit de l’abstraction par son mouvement constant et contemplatif – la transparence n’existe que par son rapport à l’autre et ne se perçoit que par la lumière -. Par cette prise de vue photographique, l’image cherche à s’installer dans des réflexions abstraites et des rencontres profondes, elle vient alors structurer et diriger la pensée plastique.